Première Journée... [libre]

J'avais eu du mal à m'endormir la veille et encore plus à obéir à mon réveil sans ronchonner. Pourtant, la matinée était belle et tiède, et la douche m'avait fait du bien. J'avais pris un bon petit dej avant de partir pour le lycée. Même si j'avais eu du mal à trouver ce dernier malgré le plan, j'arrivais à l'heure - un miracle! Mais, si tout allait bien, je ne pouvais m'empêcher d'avoir une boule au ventre. Un mauvais pressentiment qui me tarraudait depuis la veille. J'étais persuadée que quelque chose allait foirer aujourd'hui.
Je remis mes lunettes teintées en place sur mon nez pour camoufler mes yeux rouges aux autres élèves, les moldus. Ils s'agitaient en tout sens, riaient, insouciants. J'aurais aimé être comme eux, sans autre soucis que celui de réussir à avoir mon diplôme. Je baissais la tête, juste au bon moment, car un ballon passa au ras de mes cheveux.

- Pardon, cria un des joueurs à mon intention.

Je ne lui répondis pas, accélérant le pas pour me mettre à l'abri derrière les murs épais du bâtiment.
Observant les élèves au fil de ma progression, je remarquais qu'ils étaient tous en groupes. Des groupes d'humains, évidemment. Impensable que l'on trouve un mutant parmis eux.
Pourtant, j'avais croisé un bon nombre d'élèves à l'institut Xavier, et même si je n'avais pas imprimé leurs noms à tous, ils existaient bel et bien et coexistaient même avec les "moldus". On m'avait gardée à l'institut jusqu'à ce que l'on me juge suffisamment "contrôlable" pour ne pas représenter de menace immédiate et pouvoir sortir de l'institut. Malgré tous les encouragements, je ne me sentais pas aussi confiante qu'eux. Je restais tout de même un danger potentiel et je n'avais aucunement l'envie de devenir une bête de foire. On me craindrait comme au premier jour. Merci bien, j'avais déjà donné.
Mais sait-on jamais, quelque chose de bien pouvait m'arriver... Ou pas.
Je stationnais devant mon casier en tentant avec un vague succès d'en retrouver la combinaison. On me l'avait noté sur un papier, pour éviter que je l'oublie... Je fouillais mes poches.

Lucie... Tu veux dire, ce fameux papier que tu as posé sur ta table de nuit hier soir, pour te rappeler de le prendre ce matin? Ce fameux papier... Qui y est toujours...

Je poussais un long soupir, et donnait un petit coup sur la serrure. J'étais bonne pour retourner à l'accueil... En relâchant la pression de ma main sur mon casier, celui-ci s'ouvrit tout seul. Il était fragile! Bonheur! Je n'aurais pas à me rappeler cette foutue combinaison, finalement!

Armée de sa fidèle boîte de conserve, la petite Alex courrait dans les corridors, évitant avec une agilité impressionante les épaules larges des joueurs de football. D'un bond, elle évita le sac qui traînait par terre. Une véritable scène d'action de sa vie quotidienne. À côté de tout cela, les petits accrochages avec les Xmen étaient misérables. Il aurait fallu un ralenti aussi, quand elle avait sauté. Dans un délire gamin, elle se prenait pour le personnage principal de son propre film. Mais n'est-ce pas essentiel d'être le personnage principal de sa propre vie? Du moins pour l'adolescente, ça l'était. L'idée qu'on soit relayé au rôle de personnage secondaire la dégoûtait. Selon elle, c'est essentiel de pouvoir vivre sa vie par nous-même et prendre nos propres choix. Elle ne croyait pas au destin, loin de là. S'était d'ailleurs en partie pour cette raison qu'elle avait rejoint la Confrérie. Bien qu'elle ait eu toutes les raisons du monde pour rejoindre l'Institut elle ne l'avait pas fait. S'était un choix qui avait été légèrement forcé par la violence des propos de celui qu'elle avait cru être son cousin à ce moment. Mais malgré tout, cela restait un choix: son choix à elle. Et puis elle se plaisait bien chez Madame Darkholmes. Bien que Mystique soit exigeante, elle avait bien vite compris que souvent mieux fallait se faire oublier. Précisement lorsque cet homme au casque passait. Bien qu'elle ignorait qui il était, elle avait bien compris qu'il était important et surtout au-dessus de leur chef. Cet homme, elle l'avait apperçu à peine quelques secondes en passant près de la porte de chambre de la directrice un jour alors que la porte était entrouverte. Elle avait entendu les mots: présenter, ados rebelles. Ce qu'elle avait déduit était qu'il serait temps de lui présenter une bande d'ados rebelles et donc, eux. Pourtant il n'était jamais venu leur parler directement, ou du moins aucun autre membre de la Confrérie ne lui en avait parlé.

Pourquoi courir de la sorte? Non elle n'était pas en retard, loin de là, son transport avait été -pour une fois à l'heure- disons qu'elle avait tout simplement besoin de dépenser un peu d'énergie. Devant le bureau de madame Darkholme, elle ralenti le pas, tourna le coin et reparti à la course.

Elle eut en courrant un flash, sans même s'arrêter, elle attrapa son sac panda, sorti des comprimés blancs et bleus qu'elle avala sans eau. Grave erreur saisie d'un soudain haut-le-coeur. Elle tenta de baver pour faire passer le tout, mais non. Tanpis, sa psychiatre ne viendrait pas lui casser les jambes parce qu'elle avait pris son Vivense une demie-heure en retard, encore moins si elle n'avait pas pris d'eau. Finalement arrivée à son casier, elle s'arrêta enfin. À côté d'elle, une autre fille. Avec le plus gros des sourires, elle la regarda longuement, puis ouvrit sa case :

-Hum hello! Tu n'aurais pas un peu d'eau, au pire si t'es dédaigneuse, tu peux la mettre dans ma boîte de conserve. J'ai pris mon médicament sans eau et la pilule a passé de travers. Oh et puis, t'es nouvelle n'est-ce pas? Ir...Alex Torres enchanté! ♥

Par son attitude amicale, Alex faisait peut-être tache dans la maison où elle habitait, mais s'en foutait bien. Attrapant son livre de maths sur la pointe des pieds, elle tourna la tête vers la fille à côté d'elle:

-Et toi?

Je fus surprise en entendant le son d'une voix juste à côté de moi. Pourtant, il n'y avait pas vraiment lieu d'être surprise : dans un lycée bondé, aux heures de pointes, il fallait s'y attendre. Ma surprise venait juste du fait qu'on s'adressait à moi et à personne d'autre. Je regardai la jeune fille à côté de moi à travers mes lunettes. Pas trop longuement pour éviter de la vexer. J'extirpai une bouteille d'eau encore pleine de mon sac et la lui tendis avec un petit sourire.

- Moi c'est Lucie MacNorman. La "petite nouvelle". Enchantée.

Je devais faire de sacrés efforts pour que mon accent ne s'entende pas trop. La plupart du temps, il était très léger, mais quand je m'énervais, il en devenait plus présent et j'imagine que les américains ne devaient plus me comprendre par moments. A ce moment-là, mon interlocutrice ne dut pas s'en rendre compte. Peut être qu'elle s'en fichait royalement, auquel cas je sentais que nous allions bien nous entendre. Moins elle me poserait de questions, moins elle en saurait et c'était aussi bien.
Impossible de savoir qui était qui. Y avait-il des mutants dans le couloirs? Si c'était le cas, ils étaient plutôt bien cachés. Ou plutôt bien "mêlés aux autres".
Je regardais d'un oeil distrait mon emploi du temps et tentais de repérer sur les salles sur le plan qu'on m'avait donné. Ce lycée était un peu plus petit que le lycée où j'étais allée à Milwokee, mais il restait tout de même plus grand que le petit lycée que je côtoyais en Ecosse. J'etouffais un soupire que démotivation et regardais en souriant la jeune fille face à moi.

- Tu es en quelle classe?

Je l'imaginais assez jeune, peut être en seconde. Voire en première. Mais pas probablement pas plus.
J'avisais un peu plus loin dans le couloir un groupe de mecs qui regardaient dans notre direction. Je me demandais si ils étaient "humains". Mais comme ils portaient un blouson de football, je m'imaginais que ce n'était probablement pas le cas. En tant que mutante, je préférais faire profil bas, et je songeais que ce devait être bien pareil pour les autres. Je pouvais me tromper, bien sûr.
Plus j'y pensais plus j'avais peur que si les humains apprenaient qui nous sommes réellement, ils recommenceraient la ségrégation, comme ils l'avaient fait avec la population noire autrefois. Je n'aimais pas cette période, et quand j'y pensais, j'avais l'impression de contempler notre futur. Les humains étaient cruels les uns envers les autres. Que seraient-ils envers nous?
Un frissons me parcourut la nuque et je m'efforçais de revenir au moment présent. Mes pensées s'étaient égarée un instant trop longtemps. Ca m'arrivais souvent ces derniers temps, il faudrait que j'y remédie...

De l'eau! Sourire elle se retint de faire un petit bond. Elle l'aimait bien la nouvelle. En fin de la même façon qu'elle aime tout le monde de son entourage. Bien qu'elle ait peu d'amis humains, celle-ci serait sa première. Peu importait pour elle, après tout, Kara avait beau être une Xmen, elle l'appréciait tout autant, bien sûr il y avait un malaise et madame Darkholmes n'aimait pas trop qu'elles s'adressent la parole, mais malgré la rivalité entre les deux adolescentes elles s'aimaient toujours, du moins, de son point de vue à elle. Les autres Xmen disont, qu'elle ne les détestaient pas, mais qu'elle ne voulait pas d'eux comme amis. Dans le sens où, certains d'entres eux étaient disons rapide sur les accusations. Comme un certains, disons, Scott Summers, sûrement une de personne qu'elle aimait le moins cotoyer parmi eux. Il était trop, lui, pourtant elle ne jugeait pas, ne l'insultait pas non plus, elle laissait le travail à Lance tout simplement. Mais disons que lorsqu'elle croisait l'un d'entre eux lorsqu'elle n'était pas dans la sécurité de son petit groupe de mutants, elle se tenait bien droite, la tête haute, mais accelerait pour passer le plus rapidement possible :

-Moi c'est Lucie MacNorman. La "petite nouvelle". Enchantée.

Elle avait bien recelé un petit accent, mais n'en avait pas fait cas. Étant elle même francophone, certains mots qu'elles prononçait était massacrés, si elle ne les prononçaient pas en français pour commencer.

-Alors dis-moi tu viens d'où?

D'un rapide mouvement de poignet, elle pris un beau d'eau et rendit la bouteille d'eau à sa propriétaire en la remerciant en bougeant de la tête. En attendant sa réponse patiemment:

- Tu es en quelle classe?

Elle s'en allait répondre secondaire 5, mais se reprit à la dernière seconde. Elle secoua la tête pour se remettre les idées en place:

-Hm, je suis en -elle compta sur ses doigts- onzième année. I'm a Junior. Classe B.

Le système d'éducation américain la pertubait un petit peu. Elle n'était pas habituée de monter jusqu'à plus de 5 niveaux. C'est avec empressement qu'elle demanda:

-Et toi? Quelle classe? Si tu veux, je peux t'accompagner jusqu'à ton prochain local.

Lorsqu'Alex me demanda d'où je venais, la question ne me surprit pas. Dans un lycée, on repérait les nouveaux, ils devenaient le centre d'attention durant une semaine et basta, ils se fondaient dans la masse. Jusque là cependant, j'avais échappé à la règle. On m'avait fiché la paix, même si la journée ne faisait que commencer. Mon interlocutrice avait toutefois posé sa question sur un ton parfaitement dégagé, sans la curiosité limite hystérique dont font preuve ceux qui pensent avoir de l'audace à poser cette question au nouveau de service. Passons.

- Je viens d'Ecosse. Il pleut plus qu'ici, ajoutais-je comme pour expliquer mon teint pâle. Tu es en quelle classe?

La jeune fille compta - à mon grand étonnement - sur ses doigts avant de me répondre qu'elle était en onzième année.

Je consultais mon planning où ma classe était notée en gras souligné, des fois que je l'oublie.

- Douzième année, classe A pour moi.

Les quelques semaines passées au lycée de Milwokee m'avaient ancré les bases du système. Suffisamment pour en pas être complètement. larguée. Même si pour le moment, ces basounettes, étaient très... Basiques. Mais j'étais persuadée que ça me suffirait et que j'approfondirais tout ça au fil de l'année.

- Je commence par un cours de bio. Salle 104. Tu sais où c'est ?

Question idiote, évidemment qu'elle savait où c'était! Après tout, elle était là depuis plus longtemps que moi, non?

- Dis moi Alex, et toi, tu viens d'où? Si ce n'est pas trop indiscret...

L'écosse hein? Sourire aux lèvres, Alex se mit à rêvasser, elle visiterait décidemment l'Écosse un jour, avec l'Angleterre, l'Irlande, puis ensuite la France, l'Italie, l'Allemagne et toute l'Europe en fait. Tel était son objectif. Bien sûr ça voulait dire qu'elle devrait quitter la maison qu'elle habitait présentement avec Mystique et les autres, mais peut-être que l'un d'entre eux voudrait l'accompagner. Après tout faire le tour du vieux monde à pied était un beau projet. Du moins de son point de vue et en plus en bonne compagnie, ça devait être amusant. Sans parler du fait que la Confrérie ne durerait jamais pour toujours, tôt ou tard, Madame Darkholmes les laisseraient sûrement e plan, fatiguée de les voir perdre. Sa fameuse équipe de jeune super mutant, n'était SI super que ça. Peut-être était-ce à cause du manque flagrant du travail d'équipe? De toute façon, à quoi bon y penser, ce n'était que de rentrer le couteau dans la plaie. Reprenant un air tout joyeux, elle se murmura à elle-même à voix basse:

-Happy happy! Joy joy! ♥

- Douzième année, classe A pour moi.

Sur le coup elle ne put s'empêcher de passer un commentaire désobligeant sur les deux autres Senior qu'elle connaissait à voix haute d'un ton sarcastique:

-Oh! Avec mademoiselle "Oui c'est ma couleur naturelle" et M'sieur Scott "J'me prends trop au sérieux avec mes super lunettes de soleil". La barbe être avec les Xme... Oups!

Elle se plaqua instinctivement la main sur la bouche, regarda autour si aucun membre de la confrérie ou un élève de l'institut était dans les parages. Elle se fit toute petite derrière la porte de son casier derrière laquelle elle s'était réfugiée:

-J'n'ai rien... rien dit! Oublies! Oui, c'est ça oublie!

Stupide, stupide, stupide, voià comment elle se voyait. Ai-je di qu'à ce moment précis elle se trouvait stupide? La tête calée entre ses frêles épaules, elle regarda Lucie qui lui posait justement une question:

- Je commence par un cours de bio. Salle 104. Tu sais où c'est ?

Bien sûr, parfait façon de changer le sujet. Elle s'empressa de refermer son casier attrapant son livre d'un petit bon le fourrant dans son sac, pour partir d'un pas rapide:

-Évidemment, allez je t'emmènes! A 104 on s'en vient! ♥

Blabla d'où blabla viens? S'était à peu près ce qu'elle avait entendu derrière elle, elle n'avait pas trop écouté à vrai dire, elle ne s'était pas donné la peine, mais au bout de quelques secondes elle finit par relier les deux mots trouvant tout le sens de la question. Elle tourna la tête, marchant à reculons, pour répondre:

-Moi je viens du Québec, St-Jérôme pour être exacte! Il fait plus froid qu'ici en tout cas.

- Oh! Avec mademoiselle "Oui c'est ma couleur naturelle" et M'sieur Scott "J'me prends trop au sérieux avec mes super lunettes de soleil". La barbe être avec les Xme... Oups!

Alex se plaqua la main sur la bouche... Allait-elle dire ce que j'avais cru qu'elle allait dire? Si tel était le cas, elle était certainement une mutante, elle aussi. Néanmoins, elle me demanda d'oublier, je ne me fis pas prier. Après tout, peut être avais-je mal entendu. Je me promis néanmoins de trouver les deux personnes dont elle me parlait et de voir si ils étaient effectivement des mutants. Maintenant que j'y pensais, "Scott" ne m'était pas un prénom inconnu. L'affaire était loin d'être classée...

Ainsi donc la jeune fille venait du québec! Elle n'en avait vu que des photos, mais les paysages l'avaient marquée et ça lui avait donné l'envie d'y aller. On ne lui avait de plus dit que du bien des habitants. Bref, destination touristique à retenir.

Je suivis Alex le long du corridor en continuant de songer à la phrase qu'elle n'avait jamais finie. Ca me tarraudait, j'avais envie de le lui demander, mais si jamais je m'étais plantée, elle devinerait sans doute que j'étais une mutante moi-même et je n'étais pas sûre de vouloir prendre le risque de tout lui avouer, d'autant que je ne la connaissais pas encore.
En avouant que j'étais une mutante à mon oncle et ma tante, je les avais perdus et j'avais aussi perdu ma petite soeur.
Mon coeur se serra et je me concentrais sur le chemin pour penser à autre chose.
J'entendais autour de moi les bavardages sans intérêt des ados qui se mêlaient à leurs bruits de pas. Certains riaient, chahutaient. Nous croisâmes un groupe de pouffes qui s'extasiaient sur le "nouveau chemisier d'Ashley Nelson" ou je ne sais quoi. J'avais envie de rire, mais, peu désireuse de me faire des ennemies dès le premier jour, je me retins. Le chemin ne fut pas long jusqu'à la salle 104, indiquée par une petite plaque en plastique blanc accrochée à droite de la porte. Le numéro inscrit en noir commençait à s'écailler légèrement.

- Merci, fis- je à Alex.

Il n'y avait presque personne à la porte.

- Tu connais des gens qui sont dans ma classe?

Jusque là, tout ce que j'espérais c'était : 1 - ne pas avoir de beau gosse dans ma classe (sinon je risquais d'en entendre parler et ça, non merci.)
2 - ne pas avoir trop de pouffes dans ma classe
3 - qu'il y ait au moins une personne "normale et sympathique" avec moi. Humain ou mutant, peu m'importait, même si j'avais une préférence pour la seconde option.
J'étais presque pendue aux lèvres d'Alex, espérant qu'elle me dirait que ma classe ne refermait pas - ou peu - de cas sociaux...

Ouf, au moins elle n'avait pas posé de question, ce qui voulait dire, pas de représailles par la suite elle jeta nerveusement un regard par-dessus son épaule, plaquant sa boîte de conserve contre sa poitrine. Si n'importe qui l'avait entendu parler de ça, bon n'importe qui, dans le sens Xmen ou un des membres de la Confrérie, elle était cuite. Soudain elle eut une sensation différente au niveau de la poitrine, comme si quelque chose de plus large et plus plat s'y trouvait. Étonnée elle baissa les yeux pour appercevoir une pelle sans manche. Elle poussa un cri de surprise, pour aller se plaqquer tête première dans un mur. Bordel, bordel, au bout de quelques secondes de problèmes techniques, la chose retourna à sa forme originelle, une boite de conserve, elle se retourna vers Lucie dans un soupir de soulagement, puis attrapa une paire de gants dans sa poche. Elle eut petit rire nerveux:

-Un des effets du médicament.

Elles arrivèrent finalement devant la classe, sur le chemin elles croisèrent un premier groupe de poufiasses bien trop occupées à se parler entre elles, elles ne leur firent pas cas. Après un bref remerciment, mais oh combien apprécié, une voix aigue et nasillarde résonna dérrière elles:

-Oh Alex jolie boîte de conserve! Et puis tes bêtes de cirques ne sont pas avec toi?

Ignorer, la remarque, ignorer les rires ignor...FATANG! Un belle boîte de conserve entre les deux yeux de la fille qui avait osé se moquer d'elle. De toute façon, à quoi bon se priver lorsque la directrice était de votre côté? De toute façon, Mystique ne pourrait tout simplement rien ne lui reprocher, puisqu'elle n'avait pas utilisé de se pouvoirs, elle lui avait simplement lancé sa boite de conserve en pleine tête. Après s'être assuré de menacer l'adolescente, la terminale entra dans sa classe. Alex la fusilla du regard, ramassant sa boîte de conserve au passage. Puis rapporta son attention à Lucie:

-Euh y'a elle, et puis, hm, Jean Grey aussi, une grande rouquine, tu l'as sûrement déjà vu, elle traîne souvent avec les Xge...Les autres pensionnaires de l'institut. Et Paul, et pleins de gens en fait, tu devrais pas t'en sortir trop mal. Et si Samatha te fait des misères n'hésite pas à lui balancer un truc!

- Pas de problême, fis-je avec un grand sourire.

Evidemment je ne voyais pas du tout de qui elle voulait parler, mais j'imagine que je la croyait quand elle disait que j'allais m'en sortir... Après tout, elle n'était pas une pouffiasse - du moins elle n'y ressemblait pas du tout et semblait même au contraire éprouver la même haine viscérale pour cette race que moi. Je hochai la tête.

- Merci de m'avoir amenée en tout cas.

Je regardais la petite troupe qui s'amoncelait au niveau de la porte de la 104, en me demandant lequel - ou laquelle - d'entre eux viendrait me parler en premier. Je ne tenais pas à faire le premier pas.
Regardant Alex, je me demandais si je serais amenée à la revoir souvent. La réponse s'imposa à moi comme une évidence : oui. Elle était du bahut, et les heures de déjeuner étaient sans doute les mêmes pour tous. Cependant, elle avait sûrement des amis et je n'avais pas l'intention de monopoliser son temps.
La dénommée Samantha passa devant nous en nous jetant un regard noir. Elle avait sur le front une trace rouge particulièrement voyante et disgracieuse. Je faillis éclater de rire.

Je vis mon prof arriver de loin. Aucun doute que ce fut lui qui allait nous enseigner les sciences biologiques : il portait des lunettes, était à moitié chauve, portait une blouse blanche par dessus une chemise jaune à carreaux, un pantalon brun dont le feu de plancher révélait des chaussettes rouges et des mocassins marrons... Mais surtout, il portait - tant bien que mal - un squelette humain (sûrement en plastique) avec une casquette sur le crâne. Il avait une démarche maladroite (le prof, pas le squelette) et s'arrêta devant nous, haletant. Il fit un signe de tête pour demander à la tête de file de lui ouvrir la porte. Une fois le squelette installé, il se massa un point de côté en grommelant quelque chose comme "trop vieux pour ce genre de truc" et nous fit signe d'entrer au moment où la cloche signifiant le début des cours résonnait dans le couloir.

- Salut, fis-je à Alex. Merci pour tout, j'espère qu'on se reverra!

Poli et sincère.
Je su que j'allais bien m'entendre avec M.Finckelbott au moment où il appela mon nom sans me demander de venir me présenter au tableau.