Un bon repas nocturne... [Libre]

Le soleil c'était couché depuis maintenant plusieurs heures, au dessus de la grande ville connue sous le nom de Bayville, et nous étions en plein milieu de la nuit... une nuit ma-fois plutôt splendide, il fallait l'avouer. Une nuit donc pas même la couche habituelle de pollution ne réussissait à en altérer la beauté, une nuit où aucun nuage sombre ne venait briser les lueurs formaient par une multitude d'étoiles qui scintillaient dans le ciel nocturne, semblant observer les mortels depuis leur perchoir céleste, et rire de leur simplicité, de leur taille ridicule comparé au reste de l'univers.

Le spectacle qu'observaient les étoiles de cette ville était le ballet habituel des travailleurs nocturne, des taxis dans leurs voitures jaunes, des livreurs dans leurs camions, en direction des aéroports, des supermarchés ou tout autres surfaces qui attendaient avec impatience de recevoir ce qui permettait de faire tourner leur boutique, des travailleurs honnêtes, ou pas... celui d'adolescents, qui fêtaient la fin de leurs études à travers les bars et les discothèques ouverts la nuit, profitant d'un moment entre amis et buvant jusqu'à n'en plus pouvoir de cette boisson qu'adoraient les humains, mais qui pouvait les rendre fous... il y avait même là quelques animaux qui vivaient durant la période de la sphère d'argent, tel des renards de villes qui farfouillaient dans les poubelles et se battaient avec des chats, ou des chauve-souris qui quittaient les greniers des plus vieilles maisons pour attraper un ou deux moustique, et entamer leur danse nuptiale. On pouvait même entendre, quelque-part dans la parc, le cri d'une chouette. Et oui, comme toute les grandes ville, Bayville ne s'arrêtait jamais, car ses habitants ne s'arrêtaient jamais, a croire que personne ne voulait prendre cinq petites minutes pour se détendre et regarder les étoiles...

Mais laissons de côté les humains, pour le moment, afin de s'intéresser d'avantage à la créature que j'incarne à travers mes posts, et qui faisait partie des habitants de la nuit : Roxane, une encore très jeune renarde des villes dont j'avais déjà parlée un peu plus haut, venait justement de sauter au fond d'une poubelle dans la cour du lycée, la renversant sous son poids, dans un grand bruit métalique. Elle était à la recherche de nourriture, et elle était maintenant en train de se régaler avec le reste d'un hachis parmantier qui avait dû être balancé là la veille, car il n'était pas vraiment encore trop pourrit. La rouquine aurait préférée manger dans les poubelles d'un des restaurants chiques de la ville, mais cette nuit était celle des livraisons, et elle ne voulait pas prendre le risque de se faire repérer par les humains qui n'appréciraient pas de la voir manger à l'oeil.

Les poubelles des écoles, ce n'était pas forcément les plus fameuse, mais on était presque toujours sûr d'y trouver quelque-chose à se mettre sous le crocs, car si la femelle ne trouvait pas forcément la nourriture des cantines des très bonne qualité, c'était aussi le cas des bipèdes, et il y avait beaucoup de gaspillage, dans le coin, qui lui était très profitable. Les humains pouvaient parfois vraiment jeter n'importe-quoi... oh, et puis, ce n'était pas si mauvais que ça, elle ne crachait pas dessus. Contrairement à certains chiens, elle, les humains ne la nourrissaient pas, et même, ils ne voulaient pas d'elle. Elle n'était même pas sûr de leur réaction si un jour l'un d'entre-eux apprenaient qu'elle était capable de parler... sans doute la captureraient-ils pour faire d'elle un cobaye pour des expériences. Ils raseraient sa fourrure et l'attacheraient sur une table d’opération avec plein d'électrodes sur le corps. En tous les cas, sa nourriture à elle ne tombait pas des arbres, et si elle commençait à avoir des goûts de luxe, elle ne survivrait pas. C'était l'une des règles primordiales de la vie sauvage que sa mère lui avait appris alors qu'elle n'était encore qu'une renardette.

Le petit animal à la fourrure flamboyante avait toute sa vie vécu des détritus des humains, et occasionnellement d'un petit oiseau malchanceux ou d'un rat maladroit qu'elle réussissait à attraper, si bien qu'elle connaissait très bien les meilleures poubelles de la ville, et celle-ci était une habitué de ses visites, lorsqu'elle ne trouvait rien de mieux à se mettre dans l'estomac. Et au final, après avoir terminée son hachis, ainsi que le font d'un vieux yaourt périmé, elle elle sortit doucement de la poubelle et elle commença à partir tranquillement, retournant vers sa tanière sur les docks.

On ne pouvait pas vraiment dire qu'elle faisait belle figure... sa fourrure était couverte de taches de jus de hachis parmentier et autres nourritures non-identifiés, et elle avait même une patte coincée au dessus de l'oreille droite... une coquillette dont elle se débarrassa d'un geste dédaigneux du revers de sa patte à elle, comme si se retrouver aussi sale ne la dérangeait pas plus que ça... ce qui, en fait, était la cas. La salletée, après-tout, elle vivait dedans depuis qu'elle était née, et en plus l'odeur des détritus masquaient la sienne, ce qui lui permettait d'échapper plus facilement à l'odorat des chiens errants. C'était là une ruse dont se servaient la plupart de ses semblables. Elle se contenterait de se donner quelques coups de langue une fois qu'elle serait rentrée chez-elle, tout en observant tranquilement les étoiles, à l'abri des regards du monde, afin de se lustrer le poile, mais pour le reste, elle le garderait comme c'était.

La renarde fit quelques pas... et s'immobilisa en sentant que quelque-chose tirait sur sa queue. Elle poussa un "Kay !" sonore... la queue d'un renard était un endroit très sensible... et se retourna vivement. Elle ne savait pas comment elle avait réussie à se débrouiller, mais sa queue était entourée par un solide ruban de tissus rose, lui-même coincé sous un sac poubelle plein. C'était sans doute des restes du cours d'art-plastique, et cela formait un piège tout bête qui s'était emmêlé dans ses poils. Elle commença à tirer dessus pour essayer de le casser... et tout à coup, elle s'immobilisa, les oreilles levées. Des bruis de pas, des pas humains... quelqu'un était en train de s'approcher d'elle ! Elle ne le voyait pas encore, mais à l'odeur qui vint lui chatouiller le nez, il devait être tout prés. Paniquer, la renarde regarda le ruban... elle n'aurait jamais le temps de l'enlever ! Alors elle recula et rentra à nouveau dans la poubelle pour se cacher au fond. Couchée là, elle attendit... et espéra en même-temps que personne n'aurait l'idée de regarder à l'intérieur de cette poubelle pour voir si ce qui l'avait renversé ne s'y cachait pas...

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